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Journées nationales de la géologie 2024

Vendredi 17 mai 2024

Conférence « Réchauffement climatique et extinction : ce que la géologie nous enseigne »

Horaires : 18h – 20h

Courte présentation de l’évènement : A l’évidence, le réchauffement climatique et les extinctions d’espèces que nous subissons actuellement sont provoqués par l’Homme. Mais qu’en est-il depuis l’origine de notre planète ? La géologie nous apporte un éclairage, parfois surprenant, sur les évènements importants qui ont eu un impact significatif sur la vie et le climat. Cette conférence, ouverte à tous les niveaux, est un excellent moyen pour comprendre l’évolution de la vie et du climat sur terre et pour voir (ou revoir) de nombreux principes de géologie. »

Intervenant : Dominique GAYTE, Géologue

Inscription obligatoire : par email à alainjacquet48@hotmail.com ou téléphone : 0681047784

Lieu du RDV : Rdv à 18h, Salle Jean Jaurès, Rue Charles Morel, à Mende

Samedi 18 mai 2024

Sortie Géologie dans le Valdonnez, autour du Truc de Balduc

Horaires : 14h – 18h

Courte présentation de l’évènement :Nous verrons sur le terrain ce que nous apprennent l’étude des fossiles et des roches sur l’histoire géologique de la région et les changements climatiques du passé. (En lien avec la conférence du vendredi par Dominique GAYTE)

Intervenant : Alain JACQUET, professeur agrégé de SVT au lycée Peytavin de Mende

Inscription obligatoire : par email à alainjacquet48@hotmail.com ou téléphone : 0681047784

Lieu du RDV : Rdv 14h à la Zone artisanale de Rouffiac

Dimanche 19 mai 2024

Sortie Géologie : Des pierres à bâtir racontent l’histoire géologique de la région au hameau de Fabrèges d’Antrenas et au Croizier : magmatisme et métamorphisme.

Horaires : 14h – 18h

Courte présentation de l’évènement : l’étude des roches sur les murs des maisons traditionnelles nous apprend beaucoup sur l’histoire géologique de la région. Ici, les roches magmatiques et métamorphiques sont particulièrement diversifiées et racontent 500 millions d’années d’histoire géologique.

Intervenant : Alain JACQUET, professeur agrégé de SVT au lycée Peytavin de Mende

Inscription obligatoire : par email à alainjacquet48@hotmail.com ou téléphone : 0681047784

Lieu du RDV : Rdv 14h à l’entrée du hameau de Fabrèges d’Antrenas.

Dimanche 26 mai 2024

Sortie sur l’Aubrac, zones humides et géologie dans le secteur de la Blatte.

Horaires : 10h – 17h

Courte présentation de l’évènement : En randonnée, nous observerons les roches pour reconstituer l’histoire géologique de la région : granite de Margeride, volcanisme de l’Aubrac et témoins de la dernière glaciation. Ce sous-sol a permis l’installation de zones humides, milieux naturels d’intérêt patrimonial que nous observerons avec le Conservatoire d’espaces naturels de Lozère.

Intervenant : Anne REMOND Chargée de mission au CEN Lozère et Alain JACQUET

Inscription obligatoire : par email à alainjacquet48@hotmail.com ou téléphone : 0681047784

Lieu du RDV : Rdv 14h à la Blatte

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Géologie de la Lozère

Terre de contrastes géologiques, le département de la Lozère offre une géodiversité exceptionnelle.

Un département à la géodiversité remarquable

Bien que de taille relativement modeste (5180 km2), la Lozère présente une très riche géodiversité.

Calqué sur la notion plus ancienne et plus familière de biodiversité, ce terme a été introduit pour désigner non seulement la variété des types de minéraux et de roches, et des types de sols qui les recouvrent, mais aussi la variété des processus mis en œuvre tout au long de l’histoire géologique d’une région, dont résultent les formes de relief et les paysages.

Un simple examen des cartes géologiques montre que le sous-sol de la Lozère est caractérisé par une très grande variété de roches depuis les roches ignées (plutoniques : granites en Margeride et sur le Mont Lozère, et volcaniques : basaltes de l’Aubrac) jusqu’aux roches sédimentaires marines (détritiques : grès et argilites ou carbonatées : calcaires et dolomies…) dans le bassin des Causses, et lacustres (grès, marnes, silexites) dans les petits bassins tertiaires du Malzieu et de Naussac, sans oublier, en pays calcaire, les travertins d’âge quaternaire liés aux sources. Les roches métamorphiques sont également bien représentées et très diverses, tant du point de vue de leurs matériaux d’origine, sédimentaires (schistes des Cévennes et du Lot) ou ignés (métagranites, ou orthogneiss ; métabasaltes, ou amphibolites, dans la région de Marvejols), que de celui de leurs conditions physiques de transformation, à des profondeurs (jusqu’à plus de 50 km pour les éclogites) et des températures très variables (jusqu’à 700°C voire plus pour les migmatites).

De même, le département est riche en ressources minéralesvariées, allant des minerais métalliques (Pb, Ag, Zn, U, etc…) ou non métalliques (Ba, F) jusqu’aux eaux thermales, en passant par les pierres à bâtir ou de couverture (lauzes calcaires, schistes ardoisiers). Seule la houille est absente du territoire lozérien, faute de sédiments d’âge carbonifère tels que ceux que l’on rencontre dans les départements voisins du Gard ou de l’Aveyron, mais des gisements très modestes de sédiments carbonés d’âge jurassique moyen (« stipites ») sont néanmoins connus dans le bassin des Causses.

Cette grande palette pétrographique est le résultat d’une très longue histoire géologique, depuis la fin du Précambrien (socle métamorphique) jusqu’au Quaternaire. Ces quelque 600 millions d’années ont été ponctués par un événement considérable, l’édification de la chaîne hercynienne (env. 350-300 Ma), orogène de collision continentale d’ampleur globale, ayant conduit à la réunion de tous les continents en un seul ensemble, la Pangée. Cet épisode majeur sépare dans notre région deux grands cycles sédimentaires marins, d’âge paléozoïque d’une part (métasédiments et métavolcanites), et mésozoïque – essentiellement jurassique – d’autre part, matérialisés par deux ensembles essentiels, séparés par une discordance fondamentale : le socle métamorphique et granitique hercynien, et la couverture sédimentaire post-hercynienne, déposée après un hiatus de près de 100 millions d’années, au cours duquel se sont produits la destruction et l’arasement complet des reliefs de la chaîne hercynienne. Cette dualité socle-couverture, et la notion de discordance majeure pour désigner leur interface, sont de la plus grande importance en Géologie, et la Lozère en offre une très belle illustration.

Par ailleurs, la Lozère donne à voir une très grande gamme de paysages géologiques, qui ont été largement déterminés par la nature de leur substratum, mais aussi par les modalités de l’évolution géologique propre à chaque territoire. Ainsi, la grande diversité de formes de relief et de paysage qui caractérise le département reflète non seulement le type de sous-sol, mais également la localisation du domaine concerné par rapport à la ligne de partage des eaux entre le versant atlantique et le versant méditerranéen. Alors que les régions drainées vers l’Atlantique (principalement par l’Allier, le Lot, le Tarn) montrent principalement des paysages de hautes terres généralement peu accidentées (plateaux basaltique de l’Aubrac, granitique de la Margeride ; vastes entablements carbonatés des Grands Causses creusés de profonds canyons), le domaine cévenol du versant méditerranéen est caractérisé par une succession ininterrompue de crêtes acérées (serres) et de vallées disséquées dans une épaisse succession de schistes épimétamorphiques par des cours d’eau à régime torrentiel tributaires du Rhône (Gardons, Luech, Chassezac, Borne). Cette opposition drastique des formes de relief est le résultat d’une véritable révolution géodynamique, géologiquement très récente : l’ouverture du Golfe du Lion, il y a une vingtaine de millions d’années. La création de ce bassin océanique nouveau a entièrement refaçonné la géographie du sud-est de la France et, en établissant un nouveau niveau de base très proche de notre région, permis à l’érosion régressive d’entailler très énergiquement la bordure du Massif Central en cours de surrection.

Carte extraite de l’Atlas des Paysages de la DREAL

Les paysages de Lozère ont également été modelés par des processus érosifs très diversifiés, depuis l’abrasion mécanique des torrents cévenols jusqu’à la dissolution chimique responsable des superbes figures karstiques – tant superficielles que souterraines – des Grands Causses, sans omettre l’activité glaciaire reconnue depuis la fin du XIXe siècle, non seulement sur les hauteurs de l’Aubrac, mais aussi dans la vallée de Costeilade (près de Villefort), favorablement orientée vers le nord-est. A l’intérieur du domaine sédimentaire des Causses et des avant-Causses, l’opposition remarquable entre les larges vallons dégagés dans les sédiments argileux tendres du Lias supérieur (par ex., le Valdonnez) et les gorges étroites (ex., gorges du Tarn et de la Jonte) entaillées dans les roches carbonatées du Jurassique moyen et supérieur, mécaniquement dures, quoique vulnérables vis-à-vis de la dissolution chimique, illustre à merveille le rôle morphologique de la nature pétrographique du sous-sol.

Cette géodiversité remarquable a déterminé dans une large part la biodiversité végétale via la nature des sols, régissant notamment la répartition des espèces calcicoles et calcifuges, et l’altitude, elle-même reflet des processus de surrection et d’érosion différentielle, et par voie de conséquence, quoique de façon indirecte, la biodiversité animale.

Enfin, par le contrôle étroit qu’elle exerce sur la fertilité des sols, les conditions micro-climatiques, et surtout les ressources en eau, la géologie a guidé l’implantation humaine, et influencé l’évolution ultérieure des populations dans leur milieu naturel. Ainsi, la géodiversité se trouve-t-elle reflétée dans une assez large mesure par les différents degrés d’occupation des territoires, les types d’activités économiques (forestière, agricole – élevage et/ou cultures, minière, etc…), les styles architecturaux (par la disponibilité des pierres à bâtir ou de couverture), et … peut-être même l’histoire politique et religieuse, comme le suggère la différence marquée, au moins jusqu’au milieu du 20ème siècle, entre Lozère cévenole schisteuse, protestante, volontiers rebelle et traditionnellement républicaine, et Lozère des plateaux calcaires et granitiques, catholique et plus conservatrice.

Pour ces raisons, il ne semble pas exagéré d’écrire que la diversité extraordinaire des paysages actuels de la Lozère, résultat d’un long processus de transformation par les activités humaines au cours des derniers millénaires, reflète plus fondamentalement l’histoire des principaux ensembles géologiques locaux sur des échelles de temps infiniment plus longues, se comptant en centaines de millions d’années.

Christian Pin, 15-11-2014

Dr Christian Pin, Département de Géologie, CNRS & Université Blaise Pascal, F-63038 Clermont-Ferrand Cedex / France

Ce texte a été publié (incomplet) dans le Guide géologique « Lozère » : un ouvrage consacré au département de la Lozère paru en mars 2018 dans la collection des guides géologiques. Proposé par Omniscience en partenariat avec les éditions du BRGM et le Parc national des Cévennes, cet ouvrage de 240 pages propose une découverte géologique du territoire à travers des itinéraires de randonnées, des fiches découvertes et plus de 400 illustrations.

L’ouvrage propose 11 itinéraires qui permettent au promeneur de comprendre les paysages traversés à travers les environnements contrastés : La Corniche des Cévennes, l’Aubrac, la Margeride, le Gévaudan, le Mont-Lozère.

Pour compléter la visite, l’ouvrage comporte 14 fiches de découvertes pour apprécier les spécificités régionales : le volcanisme des causses, les vautours, les karsts, les empreintes de dinosaures, le Parc national des Cévennes… et un glossaire pour se familiariser avec les termes géologiques incontournabbles.

Les auteurs :

  • Claude Rousset, professeur émérite de géologie à l’université de Provence, il est également président du conseil scientifique de la Réserve naturelle géologique de Haute-Provence.
  • Roger Fournier, ancien responsable du département de géologie et des collections du Muséum d’histoire naturelle de Marseille, puis responsable dans une collectivité territoriale.
  • Christian Pin, originaire des Cévennes lozériennes, il a obtenu un doctorat à l’université de Montpellier sur le socle de la région de Marvejols. Directeur de recherches au CNRS à Clermont-Ferrand en géochimie isotopique où il travaille notamment sur la chaîne hercynienne d’Europe.
  • Avec la collaboration de Dominique Decobecq (éditeur) et Alain Jacquet.